Eugène, au soir de sa vie, raconte à son infirmière ses souvenirs de résistant et en particulier sa rencontre avec Eva dont il était amoureux, son désir de vengeance après le viol qu’elle a subi et son regret de ne pas lui avoir déclaré son amour. Son enfance a été marquée par la violence. À travers ce récit alternant de vrais moments de fraternisation avec la peur et l’angoisse partagées et des scènes de torture dans tout leur raffinement et brutalité, c’est tout le climat délétère et néanmoins excitant de l’occupation allemande qu’il décrit. De ce roman très bien conduit, débutant par la présentation des jeunes héros, on retiendra le savant dosage entre la réalité d’une vie engagée, dangereuse, et les faits et gestes d’une jeunesse portée par un bel idéal mais peu préparée à affronter de telles circonstances. Le sang-froid et la droiture exemplaires des chefs de réseaux font ressortir l’inexpérience et la fragilité des combattants novices. La survie de tous peut dépendre de l’imprudence ou de l’impatience d’un seul. Un roman qui se lit d’une traite avec émotion et admiration pour ces hommes et ces femmes de devoir et leur générosité. (D.C. et M.-A.B.)
Au rendez-vous des âmes libres
FAÏCK Denis