Au revoir là-haut

1918, derniers jours dans les tranchées. Le lieutenant Pradelle, en mal d’héroïsme, envoie deux de ses hommes vers l’ennemi et les tue pour pousser sa troupe à les venger dans un dernier assaut. Le lendemain, les soldats Maillard et Péricourt retrouvent les cadavres, une balle dans le dos…Découvert, Pradelle pousse Maillard dans un bourbier de trou d’obus. Péricourt tente de le sauver quand éclate une bombe. À l’hôpital de campagne, Maillard retrouve Péricourt  hurlant de douleur, la mâchoire emportée par un éclat d’obus. Convoqué par le général, Pradelle évite de justesse la cour martiale et, avant de quitter l’armée, change subrepticement au secrétariat l’identité de Péricourt qui refuse de revenir dans sa famille…   L’adaptation par Christian de Metter du Goncourt 2013 de Pierre Lemaitre est une vraie réussite ! Il parvient à restituer la trame et l’ambiance du roman, sans le superflu, en limitant les dialogues au strict nécessaire et en laissant parler les images. L’ambiance d’après-guerre y est remarquablement restituée, les personnages de Maillard et Péricourt sont ciselés. C’est la gueule cassée qui emmène son copain indemne dans leur rocambolesque aventure… Même les femmes prennent leur place, certaines contrebalançant par leur délicate gentillesse l’ignominie de Pradelle. Absolument superbe ! (C.D. et A.D.)