Chez les Zulus-Papous, l’inquiétude monte depuis que Pongo a aperçu un frelon géant dans le ciel, contre lequel ses flèches ne peuvent rien. Le frelon est revenu, apportant un très gros scarabée qui abat les arbres de la forêt les uns après les autres, surveillé par des hommes aux grands yeux noirs. Que va devenir la tribu, impuissante face au massacre de son environnement ? À moins qu’une grenouille, sur la liste des animaux à protéger, ne devienne leur alliée surprise… Cette fable écologique est férocement ironique. L’image épurée stylise magnifiquement la jungle dans de grands aplats de couleurs qui prennent par moment une dimension métaphorique, tandis que les Zulus-Papous se cachent derrière des masques chargés d’exprimer leurs sentiments. Les sentiments, il ne semble pas y en avoir chez les hommes et femme du Grand Capital, impavides derrière leurs lunettes. L’histoire est racontée du point de vue des autochtones, dans un vocabulaire qui souligne leur naïveté désarmée et ajoute de l’humour à un contexte qui en est dépourvu. Tout comme la chute, à la fois drôle (pour les enfants) et amère (pour les adultes). Un album grand format, beau et efficace. (M.D.)
Au secours des Zulus-Papous
DEDIEU Thierry