Octave Parango, quarante ans, est français et vit en Russie où il est « scout » – c’est-à-dire chercheur de jeunes beautés – pour une grande multinationale de cosmétiques. Dans une Russie complètement dévoyée par l’argent, il traque sans scrupule ce gibier de chair fraîche, se paye sur la bête à l’occasion, et n’hésite pas à jouer le rabatteur pour les partouzes des oligarques. Il sombre peu à peu dans le délire orgiaque, abruti de pornographie, de drogue et d’alcool pour enfin, dégoûté, demander pardon quand il découvre une effroyable vérité qui le pétrifie.
Après 99 francs (NB août-septembre 2000) et Windows on the World (NB octobre 2003), c’est du Beigbeder, exubérant, caustique, qui dénonce l’exploitation sexuelle des mannequins de plus en plus jeunes au profit d’une société de consommation leurrée par des images. L’auteur a un talent certain, il sait parler de la beauté comme un poète amoureux, mais le lecteur risque la nausée avec ces pages où la veulerie et la vulgarité vont crescendo.