Au Sevilla Bar

CAPUS Alex

Max est fidèle à sa ville natale suisse au point d’investir l’intégralité de ses gains d’écrivain dans un café de quartier, une bicoque Art Déco, autrefois fief de travailleurs immigrés espagnols. Le départ de sa femme pour une année de recherche en droit pénal à la Sorbonne lui offre une belle occasion de rédiger une chronique de son quotidien.  Le romancier franco-suisse Alex Capus (Voyageur sous les étoiles, NB juillet-août 2017) se met dans la peau d’un tenancier de bar, décalé et érudit. Retranché dans son bistrot au milieu des quelques rares maisonnettes encore debout parmi les immenses tours et bâtiments de verre, son héros résiste vaillamment, sourd aux sirènes des promoteurs et porte un regard dubitatif sur les avancées de la technique et de la modernité. D’un ton badin, souvent caustique, il égrène des réflexions nostalgiques sur cet environnement en mutation tout en entretenant des conversations de comptoir avec des clients raseurs, amis ou poivrots. En dépit de quelques longueurs, le récit n’est pas dépourvu d’humour, pimenté par un épisode burlesque autour d’une tête de taureau et par des détails amusants de la vie quotidienne. Un livre rafraîchissant et sympathique.   (S.D. et M.-N.P.)