Au soleil couchant

Séoul. À l’issue d’une conférence une jeune inconnue donne à Park Minwoo, architecte célèbre, un papier : un nom, celui du grand amour de son adolescence, qu’il a fini par quitter et un numéro de téléphone. Son passé lui revient par bribes. Par ailleurs, la messagère, Jeong Uhee, écrit et essaie de monter des pièces de théâtre tout en travaillant durement la nuit dans une supérette. Elle a un ami, Kim Minwoo, qu’elle considère plutôt comme un frère alors qu’il est amoureux d’elle. Tous connaissent l’inquiétude, le mal-être, le poids du passé ou la peur de l’avenir.  C’est une Corée populaire, voire misérable et souvent violente, que Hwang Sok-yong (L’étoile du chien qui attend son repas, NB avril 2016) évoque dans ses romans. Cet auteur est très connu aussi pour ses prises de position en faveur de la démocratie. Au soleil couchant est un titre nostalgique. Pour plusieurs personnages, il est trop tard, la vie devient de plus en plus difficile, et la fin s’annonce, même pour eux qui ont réussi. La description de la vie quotidienne est cependant très vivante – et l’on découvre la Corée moderne où le fossé se creuse entre les classes sociales. (D.C. et M.-C.A.)