Un lundi de novembre froid et humide dans les Ardennes. Cela fait quatre ans et trois mois quâAugustin TrĂ©buchon, berger de LozĂšre, sâest portĂ© volontaire Ă trente-six ans pour « rendre Strasbourg Ă la France ». Dans la nuit, son rĂ©giment a reçu lâordre de traverser la Meuse coĂ»te que coĂ»te. Au matin, le mouvement est suspendu : Ă onze heures, ce onziĂšme jour du onziĂšme mois, un clairon sonnera le cessez-le-feu de lâarmistice. Ă dix heures quarante, une ultime mission est confiĂ©e Ă lâestafette TrĂ©buchon.  Pour un article de presse, le journaliste Alexandre Duyck avait enquĂȘtĂ© en 2008 sur la mort de ce paysan qui, aprĂšs avoir survĂ©cu Ă toute la guerre et traversĂ© la France sans en connaĂźtre la gĂ©ographie, mourrait parmi les derniers Ă quelques minutes de la fin du conflit. TouchĂ© par ce destin dĂ©risoire mais disposant de peu dâarchives (Augustin, illettrĂ©, nâa pas laissĂ© de correspondance), il choisit dâĂ©crire Ă la place de celui qui ne savait pas le faire, dâimaginer les pensĂ©es, souvenirs et espoirs qui le traversent au cours de la demi-journĂ©e fatidique. Un roman vrai, sensible et bien Ă©crit, qui rend hommage aux poilus les plus humbles. (T.R. et E.Ca.)
Augustin
DUYCK Alexandre