Augustino et le choeur de la destruction.

Voici le dernier volet d’une trilogie épique commencée avec Soifs (NB déc. 1996), suivi par Dans la foudre et la lumière dont l’originalité et le souffle avait été très remarqués (NB avril 2002). À l’instar des deux premiers tomes, ce livre ne peut se résumer car il entremêle les destins de multiples personnages, pauvres, riches, homosexuels, femmes, vieillards ou enfants dont le lecteur entend les voix comme s’il traversait une foule. Ce microcosme qui vit dans une île imaginaire du golfe du Mexique est confronté aux grands problèmes sociaux actuels, le sida, les enfants kamikazes, la drogue, la prostitution ou l’islamisme. Certaines voix sont plus fortes que d’autres, celle de “petites Cendres”, le travesti prostitué, de Caroline, photographe désabusée ou d’Augustino, l’enfant écrivain.  De nombreux lecteurs risquent d’être totalement rebutés par ce livre qui ne comprend aucun chapitre, aucun paragraphe et dont les phrases interminables laissent une sensation tourbillonnante. Mais certains seront enthousiasmés par le souffle et le projet grandiose de cette auteure canadienne considérée comme un écrivain majeur dans son pays.