Le 6 avril 1994, lâavion transportant le prĂ©sident du Rwanda Ă©tait abattu au-dessus de Kigali. On ne connaĂźt pas lâauteur de lâattentat, mais les Tutsis ont Ă©tĂ© tenus pour responsables. Câest le point de dĂ©part de lâimpensable : pendant les cent jours suivants, les violences dĂ©ferlent. Des milliers, puis des centaines de milliers de Hutus, cherchent Ă Ă©liminer les Tutsis, tuant sans vergogne dans les villes, les villages et les Ă©glises, sâacharnant sur les femmes, sans que la communautĂ© internationale et le Vatican interviennent vraiment. Lâauteur, reporter polonais connu, a dĂ©jĂ Ă©crit un livre sur les massacres de Bosnie. Accumulant les tĂ©moignages, notamment ceux dâhĂ©roĂŻnes remarquables, il dĂ©crit les mĂ©canismes de prĂ©paration, puis dâexĂ©cution, de cette folie meurtriĂšre. Dans son rĂ©cit oĂč abondent les cicatrices de lâhorreur, il souligne le caractĂšre monstrueux du gĂ©nocide et lâactuelle cohabitation des bourreaux et des rescapĂ©s. Parlant des suppliciĂ©s et des assassins, prĂ©sentant sans ambiguĂŻtĂ© des prĂȘtres ayant participĂ© aux actes barbares, il dĂ©nonce sans vraiment condamner. Cet ouvrage, qui mĂȘle faits et Ă©motions, laisse le lecteur un peu frustrĂ©.
Aujourd’hui, nous allons dessiner la mort
TOCHMAN Wojciech