Aurora Guerrera et autres nouvelles

ORTESE Anna Maria

Une vingtaine de nouvelles écrites entre 1938 et 1972 évoquent les lieux et les émotions chers à Anna Maria Ortese (cf. Tour d’Italie : récits de voyage, NB novembre 2006), disparue en mars 1998. Rome, Naples, le désert libyen, la campagne aride du sud de l’Italie, prennent corps dans ces pages où l’onirisme, voire le fantastique, imprègne le récit. La romancière habille les villes qu’elle aime avec des mots, personnifie les saisons, mêle souvenirs d’enfance et élucubrations. La misère morale et matérielle des personnages est un réquisitoire vibrant sur l’absurdité de la vie. Son écriture très particulière, où s’allient poésie et extravagance, rend la lecture parfois difficile, mais jamais ennuyeuse. Les pages se succèdent, cyniques, désespérées ou au contraire allégoriques et rayonnantes. Le talent indéniable de cette conteuse douée d’une rare faculté d’imagination et d’une sensibilité exacerbée ne cesse de surprendre.