Bruno Roger-Petit, journaliste bien informé sur les événements qui ont entouré l’élection de François Mitterrand en 1981, imagine le journal qu’aurait pu tenir cette année-là un certain Philippe, intime du futur Président. Lié avec ce dernier depuis leur jeunesse, il lui voue un véritable culte. Son journal, nourri de ses échanges avec le candidat, reflète l’actualité, mais évoque aussi leur passé commun à Vichy. Philippe justifie son propre engagement à gauche et s’exprime avec une rare virulence sur les hommes au pouvoir. Le choix de la forme romanesque affranchit l’auteur de toute objectivité.
Ce livre ne grandit pas l’image de l’ancien président de la République. On y voit un homme d’intrigues, de coups montés, et non l’homme d’État que même ses adversaires ont reconnu. Le narrateur utilise ses fils pour se mettre à l’écoute de leur génération, c’est un aspect intéressant de cet ouvrage, reconstitution minutieuse d’une époque déjà bien dépassée. Retour, par la fiction, sur une personnalité controversée.