Henrique a eu un accident. Dans le couloir des urgences, parents et grands-parents du petit garçon autiste attendent fébrilement de ses nouvelles. À la détresse succèdent vite l’exaspération devant le manque d’information, l’agitation de la mère, la résignation du père, le délitement du couple. Vivre l‘autisme est compliqué et imprévisible, culpabilisant et envahissant. Alternant le récit survolté de l’attente aux urgences et le quotidien de parents devenus vulnérables, Valério Romão peint un parcours semé d’obstacles et de défis, d’émotions malmenées au gré des charlatans, de rancoeurs lorsque l’acrimonie prend le pas sur l’amour. Faire le deuil de l’enfant idéal, espérer, puis se résigner pour enfin se déchirer, ce premier roman fait l’objet d’une vision négative et amère. Valério Romão est poète et traducteur ; son écriture est imaginative et lyrique, parfois cocasse, mais, trop souvent dans l’excès, il dessert son sujet dans des affrontements inutiles et crus, hors contexte. Un parti pris dommageable car l’analyse des sentiments est sensible et juste, l’expression de la relation aux autres et à soi-même si bien rendue et la lettre d’un homme abattu à son père si poignante qu’ils font de ce récit un roman aussi agaçant qu’attachant. (Maje)
Autisme
ROMÃO Valério