Pour Hugo Horiot (Carnet d’un imposteur, NB octobre 2016), autiste, « les troubles de comportement ne définissent pas l’autisme mais découlent plutôt de la marginalisation » qu’impose l’injonction de normalité fixée par la pensée dominante. Victimes de soins confinant à la maltraitance, exilés en Belgique en l’absence de centres spécialisés en France, dressés pour se conformer aux codes standardisés, ces profils atypiques sont brimés. Au nom du droit à la différence, l’auteur s’oppose à la notion « inexacte et infamante de déficience mentale » qu’il remplace par neurodivergence, pour échapper au diagnostic psychiatrique, cause d’exclusion pathologique. Cette « éradication » des profils hors-norme est dénoncée avec virulence alors que la forme d’intelligence des autistes, qui peut se traduire par une acuité exceptionnelle, notamment dans les domaines scientifiques et technologiques, comme le démontrent leurs performances dans la Silicon Valley, serait un atout indéniable pour notre société – stratégie militaire, intelligence artificielle, internet… Un cri de colère cinglant, efficace, étayé : convaincant. (D.D. et P.B.)
Autisme : j’accuse !

HORIOT Hugo