À chaque paire de gants qu’elle enfile, Madeleine Delande, écrivain, invente une histoire. Gants de dentelle, Nannig la Bretonne fait de la guipure d’Irlande. Et pourquoi la guipure d’Irlande a-t-elle son origine en Bretagne ? Les mitaines de cuir, comme en portent les motards, inspirent curieusement une romance au milieu des fleurs, à la recherche des senteurs. Parfois un doigt dérape sur les touches du clavier, attiré par une voyelle, et s’amuse à faire un exercice de style, à jongler avec des mots qui n’ont qu’une voyelle. Autobiographie d’un fantôme est le titre de la dernière nouvelle. Le gant est le subterfuge pour ne pas parler que de soi car, à mains nues, l’écrivain met trop de lui-même dans son texte. Dans un style aussi fin et travaillé que les plus délicates dentelles, ces nouvelles étranges dégagent un charme inimitable et racontent des histoires de couple. Tel un artisan dans le secret de son atelier, l’auteur crée des univers particuliers qui surprennent sans cesse par leur fantaisie, pour le plus grand plaisir des amoureux de la langue et des mots.
Autobiographie d’un fantôme et autres fictions
ALMASSY Eva