Autobiographie d’un personnage de fiction

ARIAS-MISSON Alain

Un jardin à Bruxelles, qu’il faut quitter, puis Ellis Island, et l’arrivée à New York, car en juin 1940, c’est l’exode. Puis le cours banal d’une enfance fusionnelle avec sa mère, suivie d’une adolescence bouillonnante d’émois, de collège privé en université…

Roman, biographie, autobiographie, les pistes claires de la terminologie critique sont brouillées par un écrivain-acrobate dont le narrateur dit « Je » pour parler d’Augustin, le personnage de son récit, tout en étant cet Augustin qui commente, dans un mouvement rétrospectif, les vingt premières années de sa vie. Sans compter les digressions, réflexions et commentaires attribuables à l’un ou l’autre ! Le roman d’apprentissage, un classique de la littérature, est follement réinventé : le texte coud les unes aux autres citations et références car nous sommes « faits » de nos lectures !  Le Petit Prince, le jeune Marcel Proust et tant d’autres sont les doubles ou les compagnons du héros Augustin, qui traverse avec eux ses années de formation. Ils sont des personnages au même titre que lui, ajoutant à la densité psychologique qu’ils apportent au héros de cette Éducation Sentimentale, le plaisir littéraire des « cadavres exquis ». L’exercice stimulant est facilité par une postface excellente !  (C.B. et S.H.)