Louise tombe amoureuse d’un homme rencontré dans un train. Elle abandonne sa fille Marie, sa mère et son mari pour partir vivre avec son nouvel amour au Vietnam où elle meurt prématurément. Marie, mère de famille comblée, apprend la vérité sur l’abandon de sa mère mais fait l’impasse sur ce secret de famille qui va la hanter malgré elle. Invité pour les vacances dans une belle propriété du Midi chez un brillant intellectuel égoïste et possessif, son couple se désagrège imperceptiblement. L’arrivée du fils de la maison, en conflit larvé avec son père, va accélérer le processus. Ce portrait d’une société bourgeoise confortable analyse les rapports familiaux avec une certaine justesse. En dépit du conformisme des situations, les personnes sont décrites sur un ton d’ironie subtile, à défaut d’originalité. Avec une sourde hypocrisie, Marie, personnage central, perçoit les tensions et les frustrations des acteurs de cette micro-société. Elle observe d’un oeil froid les calculs de chacun. Aucune dramatisation dans ce texte, mais une bonne vision d’un milieu élitiste, soucieux de son confort et qui ne s’encombre pas de scrupules. L’écriture, souvent compulsive et hachée, soutient avec légèreté ce récit sur l’inconstance des sentiments. (M.Bi. et J.M.)
Autour du soleil
SILLA Karine