Sombre est la forêt malgré le scintillement de la neige. Un loup affamé, amaigri, trottine, s’arrête. Il a senti l’odeur, celle d’une proie puissante qui ne l’a pas encore repéré. Ne pas se montrer, bondir, se rassasier enfin : coup de sabot, fuite éperdue, le loup reprend sa quête. Un petit renard abîmé par les corbeaux, par un pacte tacite va l’entraîner plus loin vers un parc à moutons. L’ennemi détesté, armé, blesse le loup qui reprend sa course, moins précise, tous ses sens en alerte. Le rusé renard réapparaît avec sa promesse d’un festin caché…
Rage de vivre, de vaincre, crainte d’un adversaire plus entreprenant, le prédateur oscille entre haine et peur de l’autre. Ce premier roman de Joseph Smith, à la poésie dépouillée, livre une réflexion à travers le comportement symbolique du loup, son désir de puissance mêlé, si besoin est, de compassion dans cette lutte pour la vie. Une nature sauvage, rude, sous le soleil d’hiver accompagne sobrement cette fable.