Cette fois, pour récupérer un document qui le compromet (Honneur et police,- NB janvier 2010), Joseph livre à Horst, un SS cynique et corrompu, une cache d’armes dans un couvent. Pour détourner les soupçons de la Résistance, il laisse croire que le dénonciateur est un de ses proches – qu’il exécute lui-même ! Puis, les Américains débarquant, les FFI parisiens ont besoin d’armes pour se soulever : Joseph leur permet de s’emparer d’un énorme stock de la Gestapo, se forgeant ainsi une image de sauveur….
Survivre, tel est le but unique de ce ferrailleur roumain, juif, petit, rondouillard, sans le sou, arrivé en France en 1925, devenu milliardaire en trafiquant sous l’Occupation. Le présent épisode boucle le flash-back commencé au début du premier tome avec la fuite du héros à l’étranger en mars 1947. Au terme d’une narration habile, vivante et bien documentée, mêlant fiction et Histoire – Joseph Joanovici a réellement existé -, la chute est immorale. Elle porte au pinacle un salaud capable des pires manigances pour sauver sa peau, qui est aussi un homme, comme le fait parfaitement sentir le dessin caricatural et réaliste, parfait pour exprimer les états d’âme.