Autour du lac Baïkal, vivent de bien curieux personnages : l’aigle, Lelio Lodoli ; Malmousque Gourbi, le glouton qui bavarde avec Lioubova Pistil, la pâquerette ; Anoushka Petzoula, la taupe qui vient en aide au crapaud, Filochka Barrell ; mais aussi Opatija Domoul, « la mouette de toutes les mouettes » ou Dianda, l’esprit du Grand Lac, tantôt mâle, tantôt femelle ; et même un animal humain, Geirg Dordje qui comprend les conversations des précédents mais se tient à l’écart. Nés de la fantaisie poétique de Christian Garcin, ces récits animaliers de Chen Wanglin déjà rencontrés, entre autres, dans La piste mongole, sont autant de saynètes du quotidien de la faune du lac, d’où émerge, comme allant de soi, une leçon de vie, parfois tendre, parfois cruelle, jamais cynique et souvent très drôle. L’inventivité de l’auteur multiplie les situations cocasses, les réactions inattendues et pimente de réflexions « philosophiques » le récit des aventures de ces héros des champs ! Habilement construit, le recueil tisse des liens d’une nouvelle à l’autre, en multipliant les rencontres entre ses personnages. Le lac est l’écrin de ce microcosme de fabuliste, délicieusement déroutant, qui renouvelle le genre avec élégance et esprit. Un régal !
Aux bords du lac Baïkal et autres récits animaliers de Chen Wanglin
GARCIN Christian