Tolani, jeune Nigériane, vit en colocation avec Rose dans un quartier populaire de Lagos, ville surpeuplée, chaotique. Employées subalternes d’une banque contrôlée par le Gouvernement, elles se débrouillent dans l’existence aavec des astuces et l’appui d’un copain stable pour Tolani ou de relations louches pour Rose. Quand cette dernière est virée pour insubordination, la situation devient tendue : forte personnalité, elle n’a ni convictions ni attaches solides avec son milieu familial et rencontre un dangereux personnage… Tolani, fille d’un musicien tambourinaire, retourne auprès de sa mère, artisane et teinturière, dont elle est très proche.
Reprenant les thèmes évoqués dans Le meilleur reste à venir (NB février 2009), l’auteur dresse à nouveau un tableau du Nigeria, de la vie quotidienne à Lagos et dans la ville où vit la mère de la narratrice. Sur un ton vivant, libre et gouailleur, avec une grande lucidité, elle rend compte de la situation assez désolante d’une société en état constant de précarité, dans un pays où l’État a lancé une campagne de Guerre Contre l’Indiscipline, sorte d’appel au civisme assez pathétique. Malgré le drame inéluctable qui finit par survenir, ce livre, presque drôle parfois, reste intelligent et touchant.