C’est la veille de la fête de la Sainte-Anne à Fürstenfelde, village en perte de vitesse de l’ancienne RDA. Plus de passeur aux lacs, plus de station-service ni de café. Les festivités attendues, course cycliste, vente aux enchères, bals incluent aussi un bûcher final. Madame Kranz, l’artiste locale, prépare un tableau exceptionnel, Schramm, colonel devenu garde-forestier, hésite entre une cigarette et une balle dans la tête. Anna, dix-huit ans, sera-t-elle sacrifiée ? La renarde se procurera-t-elle des oeufs pour sa progéniture ? L’archiviste de la Maison du Patrimoine est-elle prête ? Si l’autobiographie émouvait (Le soldat et le gramophone, NB octobre 2008), la chronique sociale de l’absurdité présente déconcerte. Satire politique et galerie de portraits, kaléidoscope tragi-comique, le texte insère en outre l’évocation du passé entre les événements, rendant la lecture décousue et hachée. L’auteur, qui ne manque ni de force ni de talent, introduit des thèmes porteurs – le mélange des populations, la perte d’identité, l’exode rural, les traditions étranges – mais sur un rythme trop lent. Et la multiplicité des personnages brouille le message. (S.La. et N.C.D.)
Avant la fête
STANIŠIĆ Saša