Bastien est un bel homme, dĂ©contractĂ© et gĂ©nĂ©reux. De son enfance en CorrĂšze, il a gardĂ© le goĂ»t des grands espaces et celui de sâhabiller en fille. Il est Ă©colier quand meurt son premier amour. Depuis, le deuil Ă fleur de peau, il se donne aux hommes et se prĂȘte Ă la camĂ©ra, pour quelques films choisis. Câest dans lâun dâeux que le narrateur le dĂ©couvre et entame un monologue dâune indicible beautĂ©.
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Magnifique Mathieu Riboulet qui, dĂ©jouant tous les piĂšges des clichĂ©s, signe un livre dâune grande sensibilitĂ© oĂč les mots, tout en grĂące et en pudeur, savent exactement ce quâils disent. Intelligemment, il va de lâenfant Ă lâadulte, passe du corps qui se dĂ©couvre Ă celui qui sâouvre, des prĂ©mices des dĂ©sirs Ă leurs accomplissements. Mais il ne dit pas que les corps ; il flĂąne du cĂŽtĂ© des Ăąmes, sait cueillir les faiblesses, se faufile dans la ferme natale oĂč frĂšres et parents savent, mais sans juger. Mathieu Riboulet parle dâamour, de mort et dâenfance dans un livre apaisĂ© aprĂšs LâAmant des morts (NB octobre 2008). On se coule dans ce texte esthĂ©tique et lumineux oĂč circule un souffle rĂ©dempteur et une grande Ă©lĂ©gance pour dire le sexe des hommes.