Dans un Skybus supersonique volant vers lâĂ©ternitĂ©, des dĂ©funts profitent de luxueuses prestations. Un Ă©cran leur envoie des images de la terre, de leur propre vie, pour leur permettre de comprendre leur passĂ©, leur mort. Deux passagers sont cĂŽte Ă cĂŽte : Raoul SĂ©villa, dont les parents, juifs, ont fui Salonique aprĂšs la guerre et Alejandro Waldheim, fils dâun nazi qui dirigeait le camp de Terezin. Chacun se raconte, tous deux unis sans le savoir par un amour commun⊠ Avec ces personnages emblĂ©matiques et leurs destins entremĂȘlĂ©s, le romancier revisite lâHistoire. Le face Ă face du bourreau et de la victime permet dâĂ©voquer, en un jeu de miroirs, le mal et le mensonge. Les traumatismes passĂ©s pĂšsent lourdement sur les vies personnelles et dans les rapports internationaux.Quelques scĂšnes dâun Ă©rotisme violent rĂ©pondent Ă la barbarie ordinaire nazie. Ainsi quâil le faisait dans Longtemps je me suis couchĂ© de bonne heure (NB fĂ©vrier 2004), Jean-Pierre Gattegno sâattaque Ă un sujet difficile, non sans humour et imagination.
Avec vue sur le royaume
GATTĂGNO Jean-Pierre