Aveu de faiblesses

VIGUIER Frédéric

Yvan est laid, rouquin et gros ; il mange trop de tartines du beurre que sa mère sculpte et du camembert dont elle collectionne les étiquettes. Il adore cette maman qui le protège et le considère comme « un génie à maturation lente » alors qu’il craint son père qui l’initie à la menuiserie. A seize ans, toujours victime des moqueries de ses camarades, il est accusé du meurtre du petit frère de l’un d’eux. Un crime odieux et un procès. Pour sa seconde expérience littéraire, Frédéric Viguier (Ressources inhumaines, NB novembre 2015) s’attache une fois encore à la non-affirmation de soi et aux rapports de soumission. D’une plume froide, il analyse la fabrication d’un coupable idéal que tout accuse, par haine de la différence et besoin de résultats rapides. Les humiliations, la fatigue, la brutalité des policiers qui le manipulent ont raison d’un garçon qui n’attend rien de la vie et avoue le meurtre dont on l’accuse. Le doute s’installe, la fin est surprenante. Signature du romancier : le ton distancié et sans empathie, qui sied à ce récit implacable, un peu manichéen. (Maje, M.W.et M.S.-A.)