Les Lumières auraient-elles tout faux ? Si l’on fait à ce jour le bilan de leur héritage, Dame Raison et ses avatars – progrès exponentiels en sciences, éducation, communication – n’ont pas rendu l’humanité ni plus vertueuse ni plus heureuse. Ou l’on s’ennuie ferme – Ô ! terne Europe – ou surtout, on s’étripe au nom de tous les “ismes”, communautarisme et islamisme ayant aujourd’hui détrôné nazisme et communisme. Pourquoi ? La réponse, déjà abordée par le philosophe dans Le feu sacré (NB juin 2003), est à trouver dans cet essai-journal, brillant et jubilatoire, écrit au fil des événements qui ont récemment balisé sa vie quotidienne : expositions, colloques, visites à l’excellent Julien Gracq. Tel un Voltaire bondissant, Régis Debray, difficile à suivre, saute du coq-à-l’âne, mais sa pensée structurée et pétrie de culture va son bonhomme de chemin avec un bel esprit que n’auraient pas renié ces chères Lumières.
Aveuglantes lumières : journal en clair-obscur
DEBRAY Régis