Un agent soviétique passe à l’Ouest en 1937, après une carrière dans les services secrets. En février 1941, il est retrouvé mort dans un hôtel à Washington ; dans une lettre, il prévient sa femme : « Si on me trouve suicidé, c’est que j’aurai été assassiné ». Réfugié en Virginie, mais se sachant poursuivi par le NKVD, il a écrit le récit des opérations auxquelles il a participé, accompagné des documents démontrant la trahison de Staline. Il révèle aussi comment les communistes espagnols ont été infiltrés et dépouillés par les Soviétiques et comment, à Paris, les communistes français ont été des alliés consentants des purges staliniennes des années trente. L’histoire, appuyée sur des documents authentiques, se présente comme un thriller ; elle sidère par le nombre et l’horreur des situations décrites et la mise en évidence d’un système très rôdé qui ne laisse aucune chance à ceux qu’on soupçonne de trotskisme, même si la foi dans l’idéologie communiste reste intacte dans l’esprit des bourreaux comme des victimes. Le nombre et la difficulté des noms russes rendent parfois l’ouvrage un peu complexe. Il reste un témoignage impressionnant de l’élimination des trotskistes.
Avis à mon exécuteur
SLOCOMBE Romain