Paris a proposé jusqu’en janvier 2014 une rétrospective Azzedine Alaïa, consécration pour l’enfant terrible de la mode. Laurence Benaïm (Le plus bel âge : rencontres avec des octogénaires affranchis, NB juillet-août 2013) retrace le parcours de ce petit homme toujours vêtu d’un costume chinois (il en possède quelques centaines). Né dans les années quarante à Tunis, il est élevé par une grand-mère très aimante qui l’encourage à suivre des cours de sculpture aux Beaux-Arts. À son arrivée à Paris, la rencontre avec Arletty, Greta Garbo, Louise de Vilmorin, fera le reste. Il adapte la technique des armatures et des robes à paniers aux matériaux les plus futuristes. Ses références sont mesdames Grès, Vionnet, Schiaparelli… celles qui ont rendu les élégantes libres de leurs mouvements. En trois décennies, il cultive son goût pour la couture sculpture. Un ancien entrepôt du Marais abrite la sphère Alaïa. Les mannequins l’appellent « Papa », pour les autres, c’est « Patron ». Tous se retrouvent dans La Cuisine où, comme dans les contes orientaux, le temps semble suspendu. Un document en forme d’hagiographie.
Azzedine Alaïa le prince des lignes
BENAÏM Laurence