Babayaga

En 1959, à Paris, l’inspecteur Vidot doit élucider un horrible meurtre. Sur sa route il trouve l’ensorcelante Zoya, Will le publicitaire, Oliver le dandy qui a créé un journal littéraire et d’autres Américains bizarres qui ont une vie particulière en cette période de guerre froide. Mais surtout Elga, la vieille sorcière, qui va le transformer en puce. D’autres personnages interviennent, qui font rebondir la traque et la compliquent à la fois. Dans ce roman rocambolesque, Toby Barlow (Crocs, NB juin 2008) mêle histoire d’amour, espionnage et sorcellerie. Récits entrecroisés, retours en arrière dans l’histoire déchirée de l’Europe d’alors, l’auteur fait coexister deux intrigues : une enquête policière et un conte fantastique. Avec une imagination délirante il peint un univers très dur, dans lequel ses héros vivent des événements farfelus, à la fois improbables et crédibles ! Le fil conducteur semble être le désir de vengeance de femmes asservies par les hommes depuis le fond des âges, ces babayagas russes, dont Zoya est une ultime représentante, finalement vaincue par l’amour. À condition de mettre sa raison de côté, on peut se laisser emporter et parfois même remarquer, sous l’ironie, la justesse de l’analyse. Féministe également, ce livre ? (B.T. et E.B.)