Dans un village de la Chine profonde, un paysan pauvre a perdu la face car son Ă©pouse ne lui a donnĂ© que des filles, « des baguettes », au lieu de « la poutre » quâaurait Ă©tĂ© un fils capable dâentretenir sa famille. Pour prĂ©nom, elles nâont eu droit quâĂ un numĂ©ro⊠Trois, fuyant un mariage calamiteux, part pour Nankin oĂč ses soeurs, Cinq et Six, la rejoindront. GrĂące Ă la gentillesse de petites gens qui les prendront en charge, elles trouveront toutes trois un emploi et sâadapteront, malgrĂ© leur naĂŻvetĂ©, Ă la vie moderne dans la grande ville.  Par cette jolie histoire, Xinran, qui avait dĂ©jĂ dĂ©noncĂ© le triste sort des femmes dans Chinoises (NB mars 2003), Ă©voque la volontĂ© farouche avec laquelle les filles de la Chine rurale profitent de lâĂ©volution Ă©conomique du pays depuis les annĂ©es quatre-vingt pour sâarracher au destin qui les attend et affluer dans les villes oĂč elles exercent un mĂ©tier. Mais ce nâest que dans le prologue et lâĂ©pilogue de son livre que lâauteure explicite la cruautĂ© de ces vies.
Baguettes chinoises
XINRAN