Kiese Laymon, après des cours à Vassar, près de New York, enseigne la littérature américaine dans le Mississipi. Brillant quadragénaire, il raconte l’Amérique, à l’aune de sa propre histoire, celle d’un garçon puis d’un homme noir confronté à un racisme insupportable. Les rapports peu ordinaires, de passion et de violence qu’il entretient avec sa mère, elle-même professeure qui lui a répété toute son enfance « lis, écris, relis » sont au cœur de cette autobiographie. D’une belle écriture forte, convaincante, dans un texte tout en finesse, elle se lit comme un roman, mélange d’amour et de haine, d’humour et d’émotion. Pour Kiese Laymon, les Blancs sont accros à la souffrance noire et les Noirs, à la malbouffe. Lui-même, balèze certes mais obèse aussi, en souffre jusqu’à une obsession suivie d’une addiction au jeu, poignante de réalisme. Le récit émeut bien au-delà d’un état des lieux. Voici un beau livre qui laisse une impression de malaise, mais un livre subtil et prenant. (V.M. et M.Bo.)
Balèze
LAYMON Kiese