Le « peintre des sons » danois exulte : il vient d’enregistrer un escargot croquant une feuille de salade bien fraîche ! Ce « bioacousticien » s’est imposé parmi les artistes contemporains en enregistrant des microsons inaudibles normalement. Cloîtré dans le Luberon, il travaille pour un centre culturel dédié aux arts du son qu’un grand couturier a créé dans une abbaye désaffectée. Une série de catastrophes le mène en Irlande chez une veuve haute en couleur, dont les terres hébergèrent au XVIIIe siècle son illustre ancêtre, découvreur des « pierres chantantes ».
La verve satirique de Bertrand de la Peine se déchaîne contre snobismes et ridicules, n’hésitant pas à caricaturer. L’intrigue n’est qu’effleurée, tout est dans l’implicite, le minimalisme et la capacité à se couler dans des écritures ou des courants de pensées bien connus. Entre fantastique et érudition, le récit nous mène de Lewis Carroll et d’Horace Walpole au très sérieux et très véridique Rudolph Eric Raspe, auteur des Aventures du baron de Münchhausen, éminent géologue et conservateur en chef du cabinet des estampes du landgrave de Hesse. Un divertissement loufoque réussi.