Dans une cité balnéaire près de Buenos Aires, un homme seul, mystérieux, contemple l’océan. Il vient de rompre toutes ses attaches antérieures et a pris l’identité d’un mort, un accidenté de la route. Sans passé, sans avenir, une nouvelle vie est possible. Cependant, le terrain de jeu de son enfance lui revient en mémoire et se superpose à l’étendue de la mer… Carlos Bernatek est argentin. À vingt et un ans, lors du putsch militaire, il a dû disparaître pendant un temps. Ce roman, inspiré vraisemblablement de sa propre expérience, est le premier à être traduit. Son personnage ironise sur les familles réunies dans cet endroit gris et plombant. Le ton est mordant, voire cynique. Mais qui est-il lui-même ? Quelle sorte de liberté lui autorise son anonymat ? Comme lui, d’autres, anciens nazis, ont recommencé leur vie dans ce pays. Les souvenirs remontent, les siens, les leurs, ils s’entremêlent avec un présent menaçant et inquiétant dans une certaine confusion. L’auteur, au-delà de l’aventure racontée, suscite l’interrogation sur le sens de l’existence et la part du hasard.
Banzaï
BERNATEK Carlos