Dans un camp de réfugiés au Rwanda, en 1994, Antoine, vingt-neuf ans, est responsable pour une ONG de la distribution des vivres aux familles affamées qui ont échappé aux massacres. Rude travail que d’être de longs mois durant “le Blanc qui a la clé de leurs ventres”. Le retour à la vie normale à Paris est difficile. Après quelques semaines, Antoine part en mission à Sarajevo « le chapiteau permanent du Barnum international. » Là, c’est la guerre et ses horreurs. Le lecteur se retrouve avec le héros sur le terrain, englué dans son quotidien professionnel et son intimité personnelle, cherchant à comprendre où peut bien conduire toute cette agitation humaine, qui fait le mal, qui fait le bien. « Connaître le visage de ce mal ne vous rend pas meilleur, et en tout cas pas plus généreux. » L’humanitaire est une sorte de cirque, pas vraiment propre, où les personnalités se révèlent. L’auteur, qui a vécu cette aventure, en rend compte dans une écriture distanciée. Son témoignage est un reportage long et détaillé sur une vie en enfer. Bienvenue est la note d’espoir finale.
Barnum.
BRUNET Pierre