C’est dans une soupente, la réserve du Barococo, magasin d’antiquités de Tokyo, qu’a élu domicile le narrateur, célibataire d’âge moyen, dans des conditions rudimentaires… En échange, il fait le ménage du magasin et offre le thé aux visiteurs qui semblent vouloir s’attarder, occupations qui lui laissent de vastes plages de liberté. Il peut ainsi se lier avec le petit monde qui l’entoure, l’antiquaire, le propriétaire, ses deux petites filles, une habituée du magasin, une Française passionnée de sumo, et participe de près à leur existence.
Tout cela est conté avec un luxe de détails qui n’a d’égal que la vacuité de l’existence de cet homme ! L’ambiance, japonaise en diable, est bien dépaysante et la minutie des descriptions, teintée d’humour dans le récit des mini-catastrophes qui agitent ce microcosme, se révèle parfois cocasse. Mais l’auteur, observateur désespéré de la société japonaise, s’attache, après les adolescentes de Love & Pop (NB mars 2009), à peindre l’ennui et l’isolement des quadras de la classe moyenne : le roman remplit son but !