Daniel Kelly est un très bon nageur. Il est l’aîné d’une famille modeste, originaire de l’immigration écossaise et grecque, qui se prive pour favoriser sa réussite et lui obtient une bourse pour intégrer le meilleur lycée du secteur. Un coach le prépare et Danny ne pense qu’à gagner les compétitions en vue des jeux olympiques, mais l’avenir sera différent. Christos Tsiolkas (La gifle, NB mars 2011) réussit une analyse psychologique fascinante de l’univers lycéen et de la difficulté d’intégration d’un enfant issu d’un milieu ouvrier dans la bourgeoisie. Il nous installe, littéralement, dans la peau de ce sportif homosexuel qui ne maîtrise pas toujours son corps et ses pulsions. Le sentiment de reconnaissance, méritée, que recherche le protagoniste, tant vis-à-vis de sa famille que de ses compétiteurs, est bien étudié. Comment affronter l’échec sans être mauvais perdant ? Comment vivre la honte au corps ? Si le mélange des périodes avant et après l’incident qui chamboule la vie du héros est un peu compliqué, les portraits de jeunes caractères fougueux, rageurs, parfois inconséquents, sont justes. (C.M. et A.-M.D.)
Barracuda
TSIOLKAS Christos