Maurice Barrès passe son enfance à Charmes, dans les Vosges, avec un père autoritaire, une mère neurasthénique et le souvenir d’un grand-père, héroïque colonel de l’armée napoléonienne. Puis viennent les premiers succès littéraires, l’élection comme député boulangiste, l’épopée du nationalisme, l’entrée à l’Académie française et, parmi ses succès féminins, son idylle avec Anna de Noailles. Ce qui rend attachant cet essai fictionnel c’est l’analyse fouillée de la vie intime de Barrès, ses relations tendues avec son père, attendries avec sa mère, ses obsessions concernant la terre et les morts, son attachement charnel à la Lorraine de La Colline inspirée, mais aussi le temps qui passe, la vieillesse qui approche, la passion amoureuse considérée comme une infirmité et le souci de tout obtenir pour pouvoir tout mépriser, avec une certaine complaisance pour la volupté des larmes. Comme dans Monsieur Bovary (NB juin 2006), toutes les nuances sont exprimées dans un style majestueux avec un vocabulaire recherché.
Barrès ou la volupté des larmes
BILLOT Antoine