Bastien, ours de la nuit

FLAMANT Ludovic, GRÉSELLE Sara

C’est le jour des cartons. Par cette nuit d’hiver glaciale, Sébastien trouve à s’isoler du sol et s’endort. Soudain, un ours brun, Bastien, semble émaner de son corps, comme dans un rêve. L’ours, tel un SDF, erre dans la ville, fouille les poubelles ; il n’y trouve qu’une couronne des rois, c’est toujours ça ! Il croise une femme et ses chiens, s’approche d’un musicien, d’abord terrorisé. Espérant amadouer l’ours, il se met à jouer. Un attroupement se forme mais un sifflet strident interrompt ce moment de chaleur humaine. La nuit avance. Bastien réintègre le corps de Sébastien.


L’ours avec sa fourrure épaisse symbolise la chaleur qui, pendant le sommeil, s’échappe du SDF. Et son errance en ville raconte celle des sans-abris. Le crayon dessine dans des médaillons ovales, comme un arrêt sur image, les scènes choisies à partir de photographies prises dans Bruxelles. Les visages semblent nous interroger, souffrance, peur, sourire aussi. Seuls plans élargis, la ville, décor du début, revient plus loin, moins bétonnée, avec des arbres qui sortent des fenêtres en négatif, formant un tableau superbe. L’idée est une trouvaille pour parler aux enfants de ce qu’ils voient dans la rue. Le travail de dessin en gris et brun est impressionnant. (A.M.R.)