De 1965 à 1972, quatre garçons norvégiens grandissent au rythme des chansons des Beatles, leur groupe culte. Au fil des saisons, l’un d’entre eux, Kim, le narrateur, raconte leur vie scolaire, puis universitaire, comment ils s’éveillent au sexe, à la politique, tâtent de l’alcool et de la drogue ou plongent au fond… Leur amitié survit aux péripéties parfois catastrophiques de leur quotidien, mais qu’y a-t-il vraiment à leur horizon ? Excessifs, tendres brutes, ils sont confrontés à leur propre incohérence et, peu à peu, perdent leurs projets de jeunesse.
Lars Saabye Christensen (Le modèle, NB octobre 2007) livre ici un roman attachant et douloureux. De manière habile, il modifie le ton et l’écriture selon l’âge de ces enfants d’une Norvège chahutée par les échos de la guerre du Vietnam, de 1968 et du référendum européen. De cette lente perte de repères naît une interrogation sur le destin dérisoire d’une génération, voire d’un monde. Un long roman créant l’empathie avec ces quatre garçons dans le vent venus du froid…