Le VIP, salon de beauté, boulevard de Strasbourg, à Paris. Le patron disparaît sans payer ses employés, essentiellement des femmes sans papiers. Six d’entre elles et un garçon se mettent en grève et occupent les locaux pour empêcher une expulsion. Appuyés par des permanents de la CGT, ils reprennent le travail, achètent les fournitures et se répartissent les recettes. Au rez-de-chaussée, les manucures chinoises poncent, vernissent les ongles. Au premier étage deux Ivoiriennes tressent, lissent et rallongent les cheveux. Tous deviennent solidaires malgré la barrière linguistique. Soixante-quinze jours après, victoire collective, les sept ont été régularisés. Professeur et essayiste (Le bonheur, pauvre rengaine, NB octobre 2013) Sylvain Pattieu ne cache pas son appartenance à la LCR. Il dialogue chaque jour avec les grévistes, leurs soutiens, leurs clientes. Entre ces propos quotidiens s’intercalent l’histoire de ce quartier populaire, de l’immigration clandestine, du commerce des ongles et des cheveux, dominé par des multinationales. Les sans-papiers, victimes d’un système économique qui exploite les plus faibles, peuvent difficilement franchir seuls les étapes qui mènent au permis de séjour salvateur. La médiatisation de leur mouvement, leurs soutiens politiques ont permis de faire pression sur l’administration pour les sept employés du VIP. Un récit décousu, mais vivant. (L.G. et D.A.)
Beauté parade
PATTIEU Sylvain