Békame : c’est le surnom que se fait donner Bilel. Jeune clandestin, il veut retrouver son frère Ahmed à Sangatte et tenter avec lui le passage pour l’Angleterre. Passionné de foot, il intègre l’équipe entraîné par Assance. Il lui faut pourtant se plier aux règles des réfugiés : se passer les doigts à la colle pour effacer les empreintes, participer aux petites rapines, subir les avanies de la police et les sombres négociations avec les passeurs. Mais Ahmed n’est-il pas l’un d’eux ? Réaliste, le scénario fait preuve d’une empathie marquée pour les clandestins qu’il propose de suivre dans leur vie quotidienne faite de lutte pour gagner l’argent du passage, mais aussi de moments d’amitié. Sombres, sournois, malheureux, parfois souriants, les visages des personnages expriment bien leurs sentiments contrastés. Le dessin, vivant et appuyé, est en parfaite adéquation avec le récit. Généralement blafardes ou sinistres, les teintes s’éclairent lors de l’épilogue inattendu.
Békame ; 2
DUCOUDRAY Aurélien, POURQUIÉ Jeff