Bel-Air

SALAÜN Lionel

Une sous-préfecture de province, à la fin de la guerre d’Indochine et au début des événements d’Algérie. D’un côté la vieille ville et sa population bourgeoise, de l’autre la « Cité » promise à la démolition et dont le Bel-Air est l’épicentre. Dans ce bar-café se côtoient de façon paisible les vieilles et les jeunes générations. Franck, alias Jacky, est l’élément modérateur d’un groupe de quatre ou cinq copains qui vivent au rythme de leur temps : les rencontres avec les filles, le racisme, la drogue, l’alcool, le jazz… Sa vie bascule le jour où il apprend qu’il doit aller combattre en Algérie. Dans ce court roman qui s’apparente parfois à un essai sociologique sur les mutations de la vie urbaine de la fin des années cinquante, Lionel Salaün (Le retour de Jim Lamar, NB octobre 2010), narre le quotidien des habitants d’une ville moyenne confrontée aux défis de son temps. Les personnages de tous âges et de toutes origines sociales sont souvent bien décrits même si parfois on flirte avec la caricature. Le style est fluide, la langue imite le parler populaire. Il est dommage qu’une fin trop convenue nuise à la qualité d’une oeuvre qui mérite cependant le détour.