Belle gueule de bois

Lorsque ses parents divorcent, Pierre, adolescent, choisit de vivre avec son père, laissant ses deux soeurs avec sa mère. Tous aiment leur père presque passionnément mais l’alcoolisme de ce dernier, qui le conduit vers une destruction inéluctable, les a séparés. Pierre raconte son quotidien dans une petite maison perdue en pleine nature. Il va à l’école mais est en marge des règles sociales ; il veut croire en son futur tout en accompagnant son père dans son errance. «Quand t’es là, c’est comme un médicament », lui a dit son père. Il est seul oscillant entre l’espérance et le désespoir. Ce récit, une tranche de vie à fleur de peau, n’a ni début ni fin et débouche sur une interrogation. Conçu presque comme un poème et accompagné de dessins à la plume, entre le gribouillage et la griffure, expression d’une humeur et exutoire, il conduit le lecteur sur un cruel chemin de solitude. Direct et cru, ce court roman autobiographique appelle une deuxième lecture tant il fait naître des sentiments contradictoires de perplexité et d’émotion. Un livre un peu trop pressé !