Alma est un jeune écrivain. Le jour de ses trente ans, un fait anodin – son compagnon ne descend pas la poubelle – la met hors d’elle : elle détruit l’ordinateur, se maquille outrageusement, se rend à son rendez-vous avec un éditeur convoité, boit sans modération, se donne à lui, s’enfuit pieds nus dans Paris, retire tout l’argent qu’elle possède, s’installe au Lutétia, se fait « sauter » par un client, s’ouvre un bras… Cet état va durer quarante-huit heures à l’issue desquelles elle se réveille dans un hôpital psychiatrique où la poésie lui tient bonne compagnie. L’action du roman se déroule en quatre jours. En chapitres d’inégale longueur, Claire Berest, elle-même trentenaire, fait alterner les moments de folie et les temps d’enfermement. A l’instar de ses précédents ouvrages, les faits sont violents, dérangeants, le style musclé et trash. A travers le burn out de cette jeune femme qui passe mal le cap de la trentaine, elle décrit crûment mais avec talent le mal-être, le vide existentiel, l’autodestruction. Maîtrisé, dur et fort. (E.L. et D.D.)
Bellevue
BEREST Claire