Berceau

LAURRENT Éric

À Rabat, peu de temps aprĂšs la naissance de ZaĂŻd que l’administration de l’orphelinat leur destine, l’écrivain (Renaissance italienne, NB juin 2008) et sa compagne sont confrontĂ©s aux nouvelles directives de la justice marocaine qui s’oppose Ă  l’adoption d’un enfant par des personnes Ă©trangĂšres au royaume. En cela, le pays s’aligne sur une rĂ©islamisation des sociĂ©tĂ©s arabes qui craignent qu’une fois hors du sol natal, les petits ne soient pas Ă©levĂ©s selon les prĂ©ceptes de la religion. Commence pour le couple une attente faite d’allers et retours entre l’orphelinat et leurs rĂ©sidences successives. Le petit garçon s’éveille au monde, le nouveau pĂšre s’y attache, tandis que le temps passe dans une oisivetĂ© forcĂ©e. Cette attente se nourrit de visites touristiques, d’observations de rue, de rĂ©fĂ©rences culturelles et de rĂȘveries esthĂ©tiques consignĂ©es en quelques pages aĂ©riennes et rapides. La situation dĂ©crite est Ă©mouvante, son dĂ©nouement heureux, mais l’exceptionnelle briĂšvetĂ© du texte comme sa lĂ©gĂšretĂ© laissent le lecteur sur sa faim.