Un lit Ă barreau, des jouets dans la chambre et les rideaux tirĂ©s ; le jour filtre car c’est l’heure de la sieste. Dans la cuisine Ă cĂŽtĂ©, porte entrouverte, la mĂšre prĂ©pare le goĂ»ter et fredonne une berceuse : on y parle du vent dans le feuillage, d’un merle qui chante, d’enfants qui jouent au ballon. La chaise haute est prĂȘte, le biberon aussi, pomme rĂąpĂ©e et banane Ă©crasĂ©e dans l’assiette. Dans son petit lit, l’enfant lĂšve la tĂȘte et maman le prend dans ses bras. Tous deux vont Ă la fenĂȘtre faire signe aux enfants dans la cour.
Pour cette berceuse dont la partition est Ă©crite en premiĂšre page, tout est calme et douceur, ambiance paisible d’autant plus agrĂ©able que le silence n’est pas absolu et qu’il ne fait pas nuit. Tout est feutrĂ©, mais la vie est lĂ qui attend le rĂ©veil de l’enfant. Anne Brouillard insiste sur ce va et vient entre l’intimitĂ© de la maison et le monde extĂ©rieur qui attend. Pour ce cadeau de naissance offert aux bĂ©bĂ©s de Seine Saint Denis, elle peint des aquarelles aux teintes douces bleues et roses avec, image du bonheur, la lumiĂšre qui s’invite.