Bérézina ; 3

« Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois l’aigle baissait la tête. » Sur la route de Smolensk, par moins vingt degrés, les restes de ce qui fut la Grande armée essaient de résister au froid et aux cosaques. L’Empereur et sa cour, les soldats comme la masse de ceux qui les suivent, comédiens, financiers, administrateurs, tous tentent de forcer leur destin et d’échapper à la mort.    Troisième et dernier volet de l’adaptation du roman de Patrick Rambaud, Bérézina conte avec maestria, au plus près des hommes et des femmes, cette campagne effroyable que fut la retraite de Russie. Que ce soit dans le carrosse de l’Empereur avec les maréchaux, sur les chemins glacés avec les dragons du capitaine d’Herbigny, on suit, fasciné, ce périple où la Grande armée devint troupeau. Le dessin au trait fort et contrasté donne encore plus de puissance à un récit qui pourtant n’en manque pas. Le découpage, qui fait la part belle aux portraits et scènes de petits groupes, est l’occasion de croquer des trognes féroces ou pathétiques qui marquent l’esprit du lecteur. Un dernier tome en apothéose tragique à ne surtout pas manquer ! (A.R. et E.B.)