Basé sur l’un des rassemblements sportifs les plus marquants du XXe siècle, les jeux Olympiques de Berlin en 1936, le sujet de ce roman est double. La narration, pas toujours rigoureuse, des compétitions – préparation, déroulement, suite – vues surtout à travers le personnage du prodige américains, Jesse Owens, le champion d’athlétisme, s’accompagne d’une charge violente contre les politiques racistes de l’époque, antisémitisme des nazis, ségrégation Noirs/Blancs aux États-Unis.
L’intervention de sommités politiques, sportives, médiatiques, élargit la portée de la manifestation olympique, mais on ne peut que regretter les aventures amoureuses, sentimentales et physiques, souvent réductrices, dont l’intérêt, voire la réalité, laissent rêveurs. Alexandre Najjar, écrivain libanais protéiforme (Le roman de Beyrouth, NB janvier 2005 ; Phénicia, NB mai 2008), enchaîne de courts chapitres aux titres grandiloquents où se succèdent comptes rendus sportifs accrocheurs et anecdotes creuses décrites dans un style plat et répétitif. La vie souvent difficile de Jesse Owens dans un contexte social défavorable et ses exploits dans les stades méritaient plus de souffle pour susciter l’adhésion.