En 1985, Jean-Emmanuel, au sortir de l’adolescence, suit pour la première fois le Tour de France avec son grand-père, ancien routier, au volant d’une Simca 1000 essoufflée. Leur héros, Bernard Hinault, dispute son dernier Tour avec Greg Lemond. En ces temps où la gauche au pouvoir est confrontée aux réalités économiques, où le chômage est en progression constante avec fermetures d’usines en cascade, le jeune Jean-Emmanuel rencontre, au gré des étapes, des grands témoins de leur temps, désormais exclus : un ancien sidérurgiste de Lorraine et un ancien ouvrier de Manufrance à Saint-Etienne. Ce récit, morcelé et nostalgique, ponctué de témoignages et d’analyses politiques ou sportives, est rendu sincère et poignant par sa passion pour le cyclisme, son amertume nourrie par les dérives du marché des sportifs. Jean-Emmanuel Ducoin fait le point, en journaliste aguerri et manichéiste, sur le dopage des cyclistes, citant des exemples remontant jusqu’à Jack London. Il magnifie l’exploit des coureurs, véritables surhommes à ses yeux et regrette que le pouvoir de l’argent surpasse désormais la performance. La structure du récit est fragile, discours d’humeur et d’actualité. Il faut beaucoup aimer ce sport et en connaître les moindres codes pour le suivre. (M.Bi. et J.M.)
Bernard, François, Paul et les autres
DUCOIN Jean-Emmanuel