Betty, la nuit

DE VAN Marina

Épouse modèle du maire d’une ville de province depuis trente ans, Betty doit quitter son mari, dominateur et infidèle. Humiliée mais à l’aise financièrement, elle s’installe à Paris, reprend son travail de traductrice, tente de renouer des contacts avec son éditeur et fait des rencontres, sans conviction. Après une dépression sévère, pour échapper à la solitude, elle commence à observer ses voisins. Surprenant des intrigues compromettantes, elle s’impose auprès d’une jeune voisine et dans un couple, révélant des capacités de nuisance jusqu’alors insoupçonnées.  Scénariste, auteur de courts métrages, actrice, Marina de Van commence ce roman par le récit d’une rupture, thème banal dans un vaudeville, mais qui devient vite inquiétant. La solitude funeste, le délire obsessionnel pour s’accrocher à l’autre, quel qu’il soit, jettent la femme abandonnée sur les rives de la folie. L’écriture efficace et visuelle, le récit découpé en séquences, situées dans des espaces clairement définis évoquant le cinéma, conduisent le lecteur vers un dénouement inattendu. Les descriptions des troubles psychiques du personnage principal, longues jusqu’à la complaisance, ajoutent au malaise et, pourtant, ce roman sur le divorce destructeur retient l’attention. (M.Bi. et M.Bo.)