Destiné à prendre un jour la boucherie « Chez Plomeur » à Quimper, André apprend avec sa mère à compter la recette du jour, avec son père à épeler les pièces de viande qu’ils débitent au hachoir. À treize ans, il découvre surtout avec Jeanne la délurée comment « faire chanter la chair ». Lorsqu’ en 1914 les hommes s’en vont, André les remplace. L’armistice signé, il trouve devant sa porte sept nourrissons braillards qui lui ressemblent fort. Il les accueille, mais le retour d’un mari irascible l’oblige à fuir. Sur un vieux rafiot, il embarque pour des îles lointaines avec ses sept bambins.
Ce récit truculent est allègrement conté par l’auteur brestois, écrivain et cinéaste à qui l’on doit le long métrage « Séraphine », récompensé par sept César en 2009. Martin Provost se glisse avec humour dans les diverses situations de son héros : boucher, amant sensuel, navigateur hardi, père attendri qui saura disparaître lorsque les sept n’auront plus besoin de lui. De l’esprit à revendre, une écriture riche d’images et de couleurs, des situations inénarrables, et voilà un drôle de conte sur la paternité en forme d’extravagante pochade.